COP 29 : Un accord décevant pour des ambitions a minima

Le 29e sommet de l’Onu pour le climat (Cop) qui s’est tenu en Azerbaïdjan laisse de nouveau un goût amer à toutes celles et ceux qui, de par le monde, attendent que les Cop qui se succèdent concrétisent enfin les objectifs fixés. L’urgence climatique l’exige et la transition écologique indispensable au ralentissement de la hausse des températures est un impératif mondial qui nécessite des moyens financiers considérables. En effet, les observations scientifiques inquiètent et les conséquences  de l’inaction sont dramatiques. Les phénomènes de sécheresse extrême ou d’intempéries violentes menacent des territoires et leurs populations. Dans le monde, la sécheresse affecte 1,8 milliards d’habitants et les pluies torrentielles, comme celles tombées le mois dernier dans la région espagnole de Valence, sont de moins en moins des cas exceptionnels.

Pourtant, les pays riches, les pays producteurs d’hydrocarbures, les industries polluantes, font pression pour s’épargner les efforts nécessaires pour rattraper les retards pris en matière de diminution des émissions de CO2. États-Unis en tête, les pays riches sous pression de leurs multinationales de l’énergie (hydrocarbures), rechignent à mettre la main au portefeuille pour aider au financement de la transition écologique des pays en développement, parmi lesquels des pays vulnérables. Sur les 1300 milliards de dollars demandés pour la période 2025-2035, la Cop se termine sur des engagements de 300 milliards. « Le financement pour 2035 est trop faible, trop tardif et trop ambigu » selon Ali Mohammed, le représentant du Kénya. De nombreux gouvernements européens font le même constat alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, les États-Unis, la Chine ou le Japon s’efforcent de faire passer l’accord pour un « grand pas » en faveur de la transition énergétique.

À Bakou, capitale d’un gros producteur de pétrole et de gaz, la présidence azerbaïdjanaise de la Cop aura tenu les discussions d’une main de fer, à l’image du président autoritaire azéri Ilham Aliyev, particulièrement peu respectueux du « Sud global ». Ces « pays du sud » qui subissent de plein fouet les changements climatiques considèrent, à juste raison, les pays riches industrialisés comme responsables de ces bouleversements. L’état de la planète met en péril l’existence même de certaines îles du Pacifique ou l’archipel des Maldives, menacés de submersion à cause de la montée des eaux.  Le prochain rendez-vous de la Cop aura lieu au Brésil l’an prochain, dans un pays de nouveau engagé contre le changement climatique. Parviendra-t-elle à convaincre Donald Trump du bien fondé de ses objectifs affichés ?