Où en sommes-nous et que faire ? C’étaient les questions que se sont posées les délégués communistes lors de leur conférence nationale du 14 décembre. Réunis pour ce point d’étape politique, les communistes se sont fixés une feuille de route adoptée par 80 % des délégués. Un résultat qui conforte les choix de leur dernier congrès et qui rassemble largement le PCF autour de sa direction nationale, conduite par Fabien Roussel. Cette conférence nationale devait être un moment de profonde réflexion face à la situation politique nationale et internationale, aux derniers résultats électoraux du PCF et de la gauche, à la poussée de l’extrême droite dans l’Hexagone et dans le monde, dans un contexte de forte instabilité politique marqué par l’entêtement d’Emmanuel Macron, qui refuse de nommer un gouvernement de gauche parce qu’il entend poursuivre sa politique ultra-libérale lancée en 2017, au service du capitalisme.
Place du Colonel Fabien, les communistes ont dressé un bilan cinglant de ces dernières séquences politiques et tirent la sonnette d’alarme : Les guerres et les menaces internationales s’amplifient, la crise de la globalisation capitaliste s’accentue ; la situation de l’emploi et de l’industrie en France et en Europe se dégrade avec des plans de licenciements massifs déjà annoncés ; l’augmentation des températures s’accélère tandis que les scientifiques confirment la détérioration de l’environnement et de la biodiversité… Pourtant le capital détenu par les puissances d’argent s’accumule alors que les inégalités sociales explosent. Dans ces conditions, comment reconstruire l’espoir dans le monde du travail et dans la jeunesse ? Fidèles à leurs valeurs, les communistes ne se résignent pas et entendent prendre toute leur place dans le débat politique et dans les luttes pour défendre les intérêts populaires et promouvoir la paix dans le monde.
Pour les communistes, le chômage, la pauvreté, l’insécurité, la précarité que vivent des millions de français n’ont qu’une seule cause : le coût du capital. Bien que sévèrement battu dans les urnes, le président et ses gouvernements temporaires imposent au pays une cure d’austérité qui vise à maintenir debout un système à bout de souffle. C’est pourquoi il est de la responsabilité de la gauche de proposer une alternative politique et économique profonde aux français. Depuis 2022, malgré ses accords électoraux, la gauche ne dépasse pas les 30 % des suffrages. C’est historiquement bas, et ni le populisme de gauche de LFI, ni un social-libéralisme rénové ne bouleversera le rapport de force gauche/droite. Le Front populaire sur un projet de gauche ambitieux et combatif ne pourra être efficace que si chacune de ses composantes est respectée et respectable.
Au PCF, le communisme est toujours une idée neuve, la France et son peuple ont besoin d’un Parti communiste français renforcé pour retrouver le chemin du progrès aux côtés des organisations syndicales et des forces progressistes. Les grandes campagnes sur l’industrie et les services publics lancées peuvent être des premières initiatives fortes pour s’adresser aux classes populaires. Les nombreuses prises de parole des délégué-e-s ont rappelé que les atouts du PCF ne manquaient pas : un corpus idéologique, une force militante, des milliers d’élus, une histoire qui se mêle à l’histoire de France, des idées pour l’émancipation humaine. Le PCF se veut un parti révolutionnaire, utile au quotidien. Il se fixe des objectifs pour répondre aux enjeux politiques du moment : promouvoir son projet communiste, défendre la paix et la solidarité internationale, dénoncer et combattre l’extrême droite, renforcer son organisation et ses moyens financiers, développer son secteur formation et sa communication, préparer les élections municipales et être prêt pour de nouvelles élections nationales.