Le rachat, par le constructeur italien Fincantieri, des chantiers navals de St Nazaire, détenus à 84% par l’Etat français, n’est pas encore d’actualité. L’accord de vente signé en février 2018 prévoyait que l’entreprise publique italienne devienne actionnaire majoritaire des « Chantiers de l’Atlantique ». Officiellement, ce rachat attend l’autorisation de la commission européenne qui voit d’un mauvais œil la création d’un géant de la construction de navires de croisière, un monopole européen qui remettrait en cause la libre concurrence.
Mais que se passe-t-il réellement pour que même des élus locaux, comme la Présidente de la région Christelle Morançais, favorables au mariage Franco-italien et à une solution industrielle européenne soient désormais vent debout contre ce projet de rachat ? La réponse viendrait de Chine et du constructeur CSSC installé à Shanghai et Canton. En effet, une alliance en cours entre Fincantieri et CSSC, pour la construction de paquebots de croisière, fait émerger un nouveau concurrent asiatique sur la scène mondiale. Cette alliance, née d’un montage financier capitaliste, pourrait être la cause de transferts de technologies et de savoir-faire industriels qui mettraient en péril, à l’avenir, le site de St Nazaire. Il est urgent que le gouvernement français s’inquiète de cette situation.
Pour les communistes, l’Etat français doit assurer l’avenir industriel des Chantiers de St Nazaire, de ses 3300 salariés, des entreprises sous-traitantes, de leurs savoir-faire reconnu dans le monde entier. Aussi, l’Etat doit investir dans le dernier grand chantier naval français, nationaliser la production et permettre aux salariés d’intervenir dans les choix de gestion et les décisions stratégiques de l’entreprise. Le transport maritime est une des réponses aux objectifs de diminution des émissions de CO2 causées par les transports de marchandises. Autrement dit, le transport maritime a besoin d’essor et de remplacement de la flotte marchande vieillissante et polluante. La diversification de la production est donc un atout industriel et écologique majeur pour l’avenir de la construction navale. Le développement de la recherche sur les nouveaux matériaux, les nouvelles propulsions et la déconstruction des bateaux sont des paris d’avenir pour le bassin nazairien. C’est pourquoi, la vente du fleuron de la Navale française doit être combattue. C’est un enjeu industriel, économique, écologique et social.