Énergies : Le défi électrique à portée de vue

L’entreprise publique RTE, gestionnaire du réseau de transport de l’électricité, a publié le 25 octobre dernier son rapport sur l’évolution du système électrique de la France. Il s’agit d’une étude approfondie baptisée « Futurs énergétiques 2050 » qui, contrairement aux rapports antérieurs, est une prospective à 30 ans et non plus à 10 ou 15 ans comme précédemment. L’étude intègre les scénarios du GIEC, la sécurité d’approvisionnement de la France, et son cadre référence vise à atteindre la neutralité carbone en 2050. Cet objectif implique de sortir des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) soit 70% de l’énergie finale utilisée aujourd’hui par les français.

Ainsi, le rapport donne des hypothèses sur l’évolution de la consommation et de la production d’électricité en France. Dans ses trajectoires, RTE retient une augmentation de 35% de la consommation d’électricité d’ici 2050, conséquence de la substitution des énergies fossiles dans les transports, les procédés industriels ou bien encore le chauffage. Autrement dit, les modes de vie et l’économie vont s’électrifier.

Concernant la production d’électricité, 6 scénarios sont présentés. Ceux visant à faire reposer la production essentiellement sur les énergies renouvelables et ceux ayant recours à un mix énergétique qui induit de 26% à 50% de nucléaire. Dans tous les scénarios et pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, le rapport insiste sur un « développement significatif des énergies renouvelables ». D’un point de vue économique, « construire des réacteurs nucléaires est pertinent ». En effet, les coûts du scénario « 100% renouvelables » sont estimés entre 71 et 80 milliards d’euros par an contre 59 à 66 milliards pour les scénarios ayant recours au nucléaire. 

A quelques mois de l’élection présidentielle et des élections législatives, eu égard à l’importance du thème de l’énergie dans le débat politique, ce rapport a suscité de nombreuses réactions entre les détracteurs et les partisans de l’énergie nucléaire. Pourtant, c’est bien le mix énergétique que privilégie le rapport. 

Face aux enjeux climatiques et sociaux, les communistes et Fabien Roussel prônent la réduction des émissions de CO2 mais aussi la réindustrialisation du pays. Cela nécessite plus de production énergétique décarbonée, plus d’énergies renouvelables et plus d’énergie nucléaire, sous contrôle public, autour d’entreprises nationalisées.