Proche-Orient : Un nouveau front et une même impasse pour la paix

Le 27 septembre 2024, Hassan Nasrallah, fondateur et secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne sur le siège de l’organisation. L’élimination du chef du « parti de Dieu » a été précédée de l’explosion de bipeurs et talky piégés, blessant et tuant des dizaines de cadres du mouvement.

L’ouverture d’un nouveau front par Israël était largement attendu, tant la situation était devenue impossible pour Benyamin Netanyahou. 

Depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023, le Hezbollah revendiquait régulièrement des tirs de roquettes sur le territoire israélien en « soutien » au Hamas palestinien. En conséquence, des dizaines de milliers de personnes étaient contraintes à l’exil au sein même du territoire de l’état hébreu, tant les tirs de roquettes étaient devenus réguliers.

L’invasion du sud Liban par Tsahal apparait comme un nouvel échec stratégique après l’occupation impossible de Gaza depuis plusieurs mois. L’idée d’un État israélien protégé par le dôme de fer et des bombardements aériens ponctuels a fait long feu. La création de zones tampons par des déploiements terrestres ne parait pas être plus porteuse d’avenir.

Israël n’a probablement jamais autant dominé militairement ses ennemis. Pourtant, sa sécurité est loin d’être assurée. Le massacre de plusieurs dizaines de milliers de gazaouis (plus de 40 000 en un an) n’a pas empêché le Hamas de commettre un nouvel attentat à Jaffa le 1ᵉʳ octobre et de tirer des roquettes sur Tel-Aviv le 7.

Toujours le premier octobre, des millions d’Israéliens étaient contraints de gagner des refuges face à des dizaines de missiles tirés par l’Iran pour venger l’assassinat du leader du Hezbollah.

La fuite en avant militaire dans laquelle Benyamin Netanyahou a engagé son pays ne parait pas connaître de fin. Les réactions absurdes des puissances occidentales continuant de parler d’un « droit à se défendre » quand les crimes de guerre s’accumulent, alimentent l’idée que la guerre est une action légitime. Pourtant, la sécurité des peuples n’existe qu’en temps de paix.