Gouvernement Bayrou : Tout ça pour ça !

Le 4 décembre dernier Michel Barnier était censuré, c’est François Bayrou qui s’installa sur le siège sans doute éjectable de l’ancien Premier ministre.

On dit qu’il a rêvé de l’Élysée et peut-être en rêve encore… pour l’instant il se contentera de Matignon et de l’équation qu’il a à résoudre : gouverner un pays avec moins d’un tiers des députés acquis à son discours. Lui qui a théorisé le dépassement des clivages gauche/droite pour s’émanciper du RPR et préparer ses campagnes présidentielles au centre, va-t-il lui aussi dépendre d’une main tendue par le RN ? L’homme providentiel présenté comme tel par nombre de commentateurs politiques saura-t-il entendre la gauche ? 
(NDLR : A l’heure de la conclusion du journal, nous n’avons pas encore toutes ces informations)
Après les nombreuses tractations, les fausses pistes et les palpitantes hypothèses de « gauche », c’est bien un gouvernement de droite qui a été nommé. Parmi eux, des fidèles soutiens d’Emmanuel Macron et François Bayrou, des rescapés du gouvernement Barnier et un repêché des coulisses des bas-fonds de la politique. Sur les contenus, rien n’indiquait un changement de cap majeur, si ce n’est une inflexion possible sur la réforme des retraites, exigée par le PCF, le PS et EELV lors des nombreuses discussions avec le nouveau gouvernement. Il n’en sera rien. Le discours de politique générale creux de François Bayrou s’inscrivit dans la continuité de celui de ses prédécesseurs, avec comme principal objectif : la réduction de la dette et des déficits.

Rien pour l’industrie française, le développement des services publics, le soutien aux collectivités, l’emploi et les salaires, la formation et l’égalité professionnelle femmes-hommes, la transition écologique ou la voix de la France au service de la paix. C’est de nouveau une orientation d’austérité budgétaire, malgré une timide remise en chantier de la réforme des retraites dont personne ne connaît les contours. 

Pour Fabien Roussel : « Le péril, ce n’est pas la dette, c’est la finance ! C’est le coût du capital. C’est une France placée sous la tutelle des marchés financiers qui exigent des milliards d’euros de charges d’intérêt ».

Après plusieurs jours à feindre d’envisager une ouverture vers la gauche, le discours du Premier ministre n’aura servi qu’à conserver l’union des macronistes avec LR et dissuader le RN de voter la censure de gauche. Comme un air de déjà-vu...