Présentation des investissements Infrastructures, Transports et Déplacements

Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,

Je veux à mon tour me féliciter de la décision qui a été prise lors de la session de février dernier de tenir aujourd’hui cette session spéciale du Conseil régional pour affecter et engager sans attendre les 150 M€ d’investissements supplémentaires décidés lors du budget primitif.

En effet, les Ligériens qui ont élus les 93 conseillers régionaux en 2010 n’entendent pas que, pour des jérémiades politiciennes pré-électorales, ces derniers n’assument pas jusqu’au bout le mandat qu’ils leur ont confié.

C’est d’autant plus important que nous sommes une collectivité de projet qui joue un rôle majeur dans l’aménagement du territoire, et tout ce qui est lié à son attractivité ne supporte pas de pause ni d’évolution qui serait faite de points de suspension ou de pointillés.

Depuis l’existence de la Région, les choix qui ont été engagés, qu’on les partage ou pas, qu’on les trouve suffisants ou pas, n’ont jamais été suspendus sous prétexte de futures échéances électorales.

En matière d’aménagement et d’attractivité du territoire, l’anticipation est un élément majeur.

Cela d’autant plus que nombre des projets concernés ne se règlent pas en quelques mois.

L’année 2014 perdue du fait des tergiversations gouvernementales sur le CPER par exemple, est déjà suffisamment pénalisante pour ne pas rajouter une année supplémentaire.

On ne construit pas un lycée en 6 mois ou 1 an et chacun ici est bien placé pour savoir qu’une rénovation ferroviaire ou le développement portuaire ne se règlent pas en 2 ans, même quand on y met le paquet.

Ainsi, si les travaux de Nantes-Pornic-St Gilles auront été réalisés en 10 mois, nous le devons à la fois à la capacité d’anticipation du Conseil régional, à sa détermination à faire bouger les lignes avec l’Etat, mais aussi parce que nous avions anticipé les différentes études préalables en 2011, 2012 et 2013, c’est-à-dire avant même la fin du Contrat de Plan précédent, et parce qu’en 2013 et 2014, nous avons su prendre les décisions financières nécessaires.

Si nous n’avions pas fait cela, nous roulerions à 40 km/h sur cette ligne et nous serions proches de sa fermeture, alors que le 5 juillet prochain, nous remettrons en service une ligne neuve, qui irrigue des territoires ruraux et maritimes porteurs de croissance économique et touristique.

Si l’on revient aux temps de réalisation des grandes infrastructures, il aura fallu :

– 20 ans pour la mise en service de la LGV Bretagne-Pays de la Loire à partir du débat public qui a eu lieu en 1997 ;

– 9 ans depuis l’étude de faisabilité pour la Virgule de Sablé qui sera mise en service elle aussi en 2017, portant ainsi le désenclavement ferroviaire de la Mayenne ;

– 5 ans pour le quai n° 4 à Cheviré pour le Port Nantes St Nazaire ;

– et il faut 5 à 10 ans pour les grandes infrastructures portuaires.

Quand Olivier Guichard a décidé de mettre le paquet sur le développement des infrastructures portuaires pour Nantes St Nazaire, il ne s’est pas demandé s’il y aurait des élections régionales quelques mois plus tard, et heureusement, sinon nous n’aurions pas aujourd’hui le 4ème port français et le 1er port de la façade atlantique.

Ce grand port maritime a à nouveau besoin que s’engagent dans les délais les plus brefs les extensions d’infrastructures nécessaires à son développement, alors même que de nombreuses péripéties gouvernementales ou technocratiques ont fait perdre un temps précieux et retardé par exemple l’engagement du projet stratégique.

Lors du mandat régional 1998-2004, au cours duquel la Région était présidée par François Fillon puis par Jean-Luc Harousseau, à mi-parcours du Contrat de Plan 2000-2006, donc en 2003, ou plus exactement à quelques mois des élections régionales, si le Vice-Président Transports de l’époque, Michel Hunault, soutenu par l’ensemble de la Commission, n’avait pas demandé l’inscription des études exploratoires pour la réouverture de la ligne Nantes-Châteaubriant (et à l’époque on ne parlait pas encore du tram-train), et bien on n’aurait pas pu rouvrir la ligne Nantes-Châteaubriant en février 2014.

Et n’oublions pas que, dans ces domaines, 6 mois ou 1 an de retard au démarrage, cela peut conduire à 2, 3 ou 4 ans de retard à l’arrivée, dans une logique globale d’équilibre de l’ensemble du territoire régional.

Nous ne sommes pas ici sur une ouverture de classe ou sur la réalisation d’un parking de gare.

Tout manque d’anticipation met en cause l’avenir et la poursuite de l’attractivité du territoire, dans une logique globale d’équilibre de l’ensemble du territoire régional.

Notre Région, cela a été dit et redit, va gagner 900 000 habitants d’ici 2040, mais ils n’arriveront pas ces nouveaux habitants en 2039, le mouvement est déjà en marche et les questions sont déjà posées, il nous faut répondre à 2017, 2020, 2025 et 2040, sous peine de ne pas accueillir les populations de lycéens, de salariés, de retraités, sous peine de ne pas répondre au moment voulu aux besoins des Ligériens.

Il y a donc la réponse aux défis des évolutions démographiques, mais il y a aussi les urgences liées par exemple à l’état des infrastructures.

Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, nous allons être à la fin de l’année dans une situation difficile sur la ligne Nantes-Bordeaux sur laquelle SNCF Réseau va mettre en place une réduction de la vitesse des train à 60 km/h entre La Roche sur Yon et La Rochelle pour des raisons de sécurité parce que le réseau ferré national n’a pas été entretenu pendant de nombreuses années.

Conséquences : les temps de parcours vont augmenter de 45 mn.

Si les études préalables à la modernisation de cette ligne démarrent avant l’été, les travaux de la première phase se dérouleront en 2019. Nous avons une réunion du Comité de pilotage début mai avec l’ensemble des collectivités partenaires, l’Etat et SNCF Réseau.

Or, pour que les décisions de lancer ces opérations soient prises, il faut avoir affecté les premières autorisations de programmes. Vous imaginez un instant que, début mai, on dise « et bien finalement, il y a des élections régionales en décembre, alors on ne lance pas les opérations, nos successeurs s’en occuperont », ce qui veut dire qu’au mieux, les premiers travaux se feront après 2020 dans le futur Contrat de Plan.

Je vois bien les usagers accepter ce genre de plaisanterie. Ils feront dans ce cas Nantes-Bordeaux à Vélo, à cheval et surtout en voiture pendant ces années.

Enfin, il est un autre élément qui n’est pas le moindre, c’est que pour répondre aux défis de demain et aux besoins d’aujourd’hui, on permet concrètement d’insuffler des millions d’heures de travail pour les entreprises du territoire. Or, en période de crise, c’est une absolue nécessité.

Parler d’emploi, c’est une chose, mais c’est du pipeau si cela ne se traduit pas par des actes. Depuis 2004, nous avons su prendre les décisions permettant d’accélérer des projets, de développer plus tôt que prévu des investissements utiles au territoire et porteurs d’emplois, et nous avons su faire des sessions spéciales pour en accélérer les décisions. Et je dois dire que c’est une très forte attente du monde économique et social, des salariés, des chômeurs et des entreprises.

Et bien nous sommes aujourd’hui dans la même situation.

Alors, bien sûr que nous avons adopté le Contrat de Plan en février, bien sûr que nous avons adopté le budget à la même session en fléchant les grands investissements du territoire, mais les questions d’aujourd’hui, c’est bien de passer à la mise en œuvre et de prendre les décisions financières concrètes permettant d’engager sans délai dossier par dossier, les affectations permettant d’engager maintenant tout ce qui peut l’être.

Alors oui, je suis heureux de pouvoir souligner que ce sont près de 700 M€ qui, avec ou hors Contrat de Plan, vont être consacrés aux infrastructures de transport, ce qui a été validé en février dernier.

Et c’est pourquoi je vous propose maintenant les affectations qui permettent d’engager immédiatement tout ce qui est engageable.

Je ne reviens pas sur Nantes-Pornic-St Gilles, j’en ai parlé tout à l’heure

Nantes-Angers-Sablé

Nous proposons, sur le volet ferroviaire, d’affecter une autorisation de programme de 800 000 € afin de poursuivre les études et engager les travaux de signalisation entre Ancenis et Nantes pour rapprocher les trains et continuer de désaturer l’axe Nantes-Angers ; cette opération d’un montant global de 2 M€ devant être terminée au plus tard en décembre 2016.

Il nous faut également affecter 100 000 € pour lancer sans tarder les études préliminaires afin d’anticiper les aménagements nécessaires pour améliorer la robustesse de la ligne Nantes-Angers-Sablé, de manière à engager de suite cette opération qui est inscrite au CPER pour un montant de 30 M€, dont 5 M€ sont portés par la Région.

Cela vient compléter l’aménagement de l’évitement d’Ancenis (22 M€) que nous avons voté en début d’année et pour lequel nous avons dû aussi avancer la part de l’Etat.

Nantes-Bordeaux

Il s’agit d’affecter une autorisation de programme de 760 000 € afin d’apporter la part de la Région pour l’engagement des études de fiabilisation du programme et les études d’AVP dans le cadre du projet de modernisation de l’axe, et afin que cela puisse démarrer dès le comité de pilotage qui aura lieu le 7 mai prochain.

Je rappelle que 120 M€ sont inscrits au CPER, dont 80 M€ sur le territoire des Pays de la Loire.

Réalisation des travaux des PEM de Nantes et de Laval

Ces travaux sont hors CPER.

Il s’agit d’affecter une autorisation de programme de 30 M€ correspondant à la part de la Région sur le programme, d’un montant de 123,06 M€, du PEM de la gare de Nantes, dont l’appel d’offres en cours doit se conclure avant l’été, pour que la gare puisse accueillir les 11 millions de voyageurs en 2020.

Il s’agit également d’affecter une autorisation de programme de 2,6 M€ pour les travaux sur la gare de Laval (bâtiment voyageurs).

Grand Port Maritime Nantes-St Nazaire

Il s’agit d’affecter une autorisation de programme de 3,4 M€ afin d’engager au plus vite les travaux de restructuration du site industriel de St Nazaire, d’un montant de 10 M€ sur les 53,7 M€ inscrits au CPER pour le Grand Port Maritime Nantes-St Nazaire, en lien avec le développement de la filière des énergies marines renouvelables.

Modernisation du matériel roulant

Il s’agit là d’affecter une autorisation de programme de 800 000 € pour engager les travaux visant à prolonger la vie de 4 voitures Corail Interloire, dans l’attente de la livraison des trains Bombardiers à 2 niveaux dont la livraison est prévue en 2017.

Il s’agit d’affecter une autorisation de programme de 2,95 M€ pour équiper les trains régionaux en compteurs d’énergie électrique, nous permettant à la fois de maîtriser nos consommations énergétiques mais aussi, dans nos débats financiers avec l’opérateur ferroviaire, d’avoir une connaissance précise des consommations avec des conséquences sur la facture de fonctionnement.

Voilà pour la partie des Infrastructures, Transports et Déplacements et je vous remercie de votre attention.