Lettre ouverte au préfet : Violences policières à Nantes

Monsieur le Préfet,

La journée de mobilisation contre la Loi Travail qui s’est tenue ce jour a été à nouveau émaillée de nombreux incidents. Personne ne nie la présence fréquente à Nantes d’une minorité violente et marginale qui profite des manifestations pour dégrader des commerces, des services publics, du mobiliser urbain.

De ce point de vue, les organisateurs de la manifestation, syndicats et organisations de jeunesses ont eu tout au long du défilé un comportement exemplaire, en établissant un parcours le plus éloigné possible des « lieux à risque » et en tachant de protéger les manifestants de toutes les violences. Pourquoi alors ont-ils été empêchés pendant de trop longues minutes d’emprunter le trajet annoncé Rue Sully ?

Pourquoi les forces de police ont-elles laissé pendant une dizaine de minutes quelques individus dégrader une façade allée des Tanneurs avant d’intervenir et de réserver au cortège officiel des dizaines de tirs sans discernement ?

Pourquoi le cortège officiel a fait l’objet cours des 50 Otages de nombreux tirs de projectiles et de lacrymogènes alors que tout était fait par les organisateurs pour terminer la manifestation pacifiquement ?

J’ai vu une femme d’une cinquantaine d’années, manifestant comme moi à visage découvert et ne manifestant pas le moindre signe d’agressivité frappée de plein fouet, dans le dos par un projectile visiblement tiré à tir tendu. Aujourd’hui, les syndicalistes, les jeunes, les femmes et les hommes de gauche rassemblés par milliers à Nantes sont sous le choc. Ils se posent des questions, ils exigent des réponses.

Le droit de grève est un droit constitutionnel. Manifester est une liberté fondamentale constitutive des valeurs républicaines. Assurément, aucune violence ne viendra à bout de la mobilisation en cours qui témoigne du mouvement de mécontentement qui traverse le pays.

C’est pourquoi je vous demande solennellement au nom des communistes de Loire-Atlantique et de leurs élu-e-s de prendre des mesures d’apaisement afin que les forces de police retrouvent le sens du discernement à Nantes.

Pleinement acteurs de la mobilisation politique et sociale en cours, les communistes de Loire-Atlantique et l’ensemble de leurs élu-e-s restent mobilisés aux côtés des organisations syndicales et de jeunesse pour construire un rapport de force démocratique contre la loi El Khomri.

Je reste pour ma part disponible pour témoigner de ce que j’ai vu aujourd’hui.

Veuillez agréer, Monsieur le préfet, l’expression de mes salutations respectueuses et républicaines,

Aymeric SEASSAU
Secrétaire départemental du PCF
Adjoint au maire de Nantes